mercredi 6 décembre 2006

La voix des vivants


Existe-t-il des choses infinies ? Conceptuellement c'est une évidence (Ex : l’ensemble des Entier naturels). Dans la réalité c'est moins sûr.

On a beau parler de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, on n'en reste pas moins coincé entre la constante de Planck et une dimension inconnue de l'univers (possiblement infinie). Bon je ne suis pas très fort en physique, mais je fais confiance à wikipedia. Un peu plus concrètement, existe-t-il des choses infinies dans le temps ? En bon français on appelle ça des choses éternelles. (Je ne suis pas très fort non plus en français... et la je ne sais pas trop à qui faire confiance, mais vous, vous me faites confiance pas vrai ?). Nous nous intéresserons plus particulièrement aux choses infinies vers le future en dépit de celles provenant du passé. Un rapide tour d'horizon mental et chacun conviendra que l'on n'est pas vraiment plus avancé sur cette question. On pourrait imaginer que l'univers est infini dans le temps. Mais en faite on n’en sait rien. Cette notion d'infinie pose vraiment des problèmes partout. Elle pourrait bien être liée à certains paradoxes. Par exemple le paradoxe bien connue de :

'La présente phrase est fausse'.

On ne peut pas vraiment savoir si la phrase est effectivement vraie ou fausse. Si on pense qu'elle est vraie, alors elle devient fausse. Mais si on pense qu'elle est fausse, alors elle devient vraie. Et ce, infiniment. On peut aisément modifier le programme de Tigrou tiré de mon premier post pour illustrer le paradoxe :

bool phrase(bool* is_true)
{
*is_true = !(*is_true);
phrase(is_true);
return *is_true;
}

L'exécution de ce programme ne va jamais s'arrêter. A chaque appelle récursif, le paramètre illustrant la véracité de la phrase passera de vrai à faux et vice-versa. Le pire c'est que l'on a encore des problèmes sur des phrases non paradoxales. Par exemple la phrase : "la présente phrase est vrai". Si l'on croit qu'elle est vraie alors elle reste vraie, et si on croit qu'elle est fausse, alors elle reste fausse. Mais on ne peut pas décider si elle est effectivement vraie ou fausse. On peut elle aussi l'illustrer par un programme simple :

bool phrase(bool* is_true)
{
*is_true = *is_true;
phrase(is_true);
return *is_true;
}

L'exécution de se programme ne va elle non plus jamais s'arrêter. Bien que l'on puisse intuitivement se décider sur la véracité de cette phrase, le programme ne donnera jamais de réponse. Et pour cause, la véracité de la phrase est une propriété complètement indécidable dans le référentiel de la phrase, car la véracité de cette phrase n'est la conséquence de rien du tout si ce n'est d'elle même. On pourrait illustrer cela par : 'cette phrase est vrai parce qu'il est vrai qu'elle est vrai'. Et 'il est vrai qu'elle est vrai parce qu'il est vrai qu'elle est vrai qu'elle est vrai', etc... (Infiniment).

On ne s'en sort évidement pas. A cause de cette fichue notion d'infinie. Il est assez drôle de pouvoir faire (et ce très facilement) des programmes qui théoriquement ne s'arrêterons jamais, alors qu'il est si difficile de trouver des choses éternelles dans la vrai vie. (Je vois bien que certains ne trouve pas ça drôle du tout, peut être même que certains commencent à trouver ça chiant. Mais rassurez-vous ce post n'est pas infinie). En fait c'est peut être une bonne chose que rien ne soit éternel dans la vie. Les choses abstraites paradoxales (Ex : 'cette phrase est fausse') deviendraient concrètes. Ce serait probablement la merde. On pourrait toutefois regretter la trop courte durée de certaines choses... par exemple la courte durée de la vie. Ou encore la courte durée de certains stages à Princeton. Raymond Devos est mort, Nietzsche est mort, Dieu, on ne sait pas vraiment, et Vinc est partie (au sens propre hein, si vous le croisez dans les rues de Paris ne partez pas en courant, ce n'est pas un fantôme). Alors pour Raymond Devos et Nietzsche ils ont vécu leurs temps, ca va. (Dieu on n'en sait pas vraiment plus). Mais pour Vinc, moi je ne l'ai vu que trois mois.

C'est lui qui est venu me chercher à l'aéroport (avec Major), c'est lui qui était mon Roommate, c'est lui qui m'a appris à conduire et c'est avec lui que je suis allé à Québec voir ma famille Québécoise (et avec Major). Et beaucoup d’autres choses encore. Evidement tout est relatif, il râlait pour le ménage dans l'appart, il râlait pour la fumée de cigarette et à la fin il devenait même meilleurs que moi à Soul Calibur ! Incroyable !

L’amitié est une chose aussi étrange que tout le reste. Il est certainement utopique de penser que deux personnes quelle qu'elle soit puissent se comprendre un jour parfaitement (car la distance qui sépare chaque conscience est probablement infinie). Mais, même si je ne comprendrais probablement jamais vraiment le très fort intérêt de Vinc pour la Moto, et que je suppose qu'il ne comprendra jamais vraiment le mien concernant l'impossibilité d'établir une bijection entre l'ensemble des entiers naturels et l'ensemble des réels (ou ce genre de chose sans aucune application pratique ni intérêt au quotidien), il n'en reste pas moins qu'on a vécu de sacrés bon moments. L'ouverture d'esprit, la curiosité intellectuelle et le sens de l'humour sont toujours de bons dénominateurs communs en matière d'amitié. Ce sont des choses qui ne font défaut à personne dans la Frenchip Connection et surtout pas à Vinc. Ce sont ces choses qui me permettent aujourd'hui d'affirmer :

Tu nous manqueras Vinc.

Vinc sérieux. (Et oui, on est dans le traitement d'image nous autres).

Bon même si on va se revoir hein, qu'est-ce que c'est que 6000 Km dans un univers potentiellement infinie après tout ? Je passerai les détails concernant les adieux déchirants. Je n'ai jamais aimé les adieux déchirants. Merci pour la raquette de Ping Pong et les Cds Vinc. (Et oui, moi j'ai eu droit à une raquette de ping-pong et des Cds. Dégouté hein ?). J'espère que ce Post ne fait pas trop larmoyant, parce que ce n'est pas du tout mon état d'esprit. Car rien de concret n'est infini et c'est tant mieux. Chacun trace sa route, passe le message à son voisin. Et l'important reste d'avancer et de voir les choses du bon coté. (Merci Benoit pour ce conseil hautement philosophique et si peu intuitif). Je conclurais simplement :

"Les longs lilas de Lili, lient le lin loué à Lola" (si quelqu'un comprend cette phrase, qu'il m'envoie un courriel).

Plein de bisous
++

Ps : Si par hasard quelqu'un a trouvé un quelconque intéret à la première moitié de ce post (on ne sais jamais hein) et que ce quelqu'un n'est pas du tout d'accord, qu'il sache que mes affirmations restent asser spéculatives et que je serais ravi d'en débattre avec lui.

2 commentaires:

Vincent Viroleau a dit…

Merci Beu !

J'ai beaucoup aimé aussi passer du temps avec toi, on a fait pas mal de trucs marrant, on a discuté jusqu'a 5h du mat deux ou trois fois sur des sujets 'infinis', on m'avait dit : "beu, il est génial" ... et bien les gens qui te trouvent génial sont pas aller assez loin. J'ai découvert un très grand personnage en toi, et bien que tu ne saches pas encore danser la salsa, je peux affirmer "Beu c'est un très très grand ouf !".

ps : Que tous ceux qui ont envie de me poser la question : "ouf de quoi ?" aillent directement voir Beu en lui demandant ou se situe le Path :)

bisou et merci mec !

Archi-Mondain Joli-Punk a dit…

c'est moi qui te remercie. J'aurai vraiment aimé arriver avec vous dès le début. Tu es parti juste quand on commençait a bien ce connaître aussi :)

Passe le bonjours a tous les parisiens. A Bientôt. Plein de bisous. ++

ps : let me know if you find the Path